BDAN grilles d'analyses et fiches de lecture

Vous trouverez sur le blog toutes mes fiches de lecture et grilles d'analyses.

11 décembre 2006

Fiche de lecture 6



Accart Jean-Philippe, Les bibliothèques chinoises : l’éveil, Bibliothèque(s), février 2004, n°13, p.16.

Auteur : Jean-Philippe Accart, coordinateur OPAQ et Collaborateur Matières Réseau des bibliothèques de Suisse occidentale (RERO).

Sujet : Le dossier traite des bibliothèques publiques de la Chine, principalement de la bibliothèque nationale de Beijing.

Mots clés : bibliothèque nationale de la Chine, collections, numérisation, censure


En 2004, la Chine présente 200 000 bibliothèques incluant la bibliothèque nationale contre 392 bibliothèques en 1949. La Chine a cependant beaucoup de progrès à faire d’après les normes internationales car étant le pays le plus étendu du monde, elle n’offre qu’une bibliothèque publique pour 459 000 habitants au lieu d’offrir une bibliothèque pour 20 000 habitants comme le souhaite la norme actuelle.
Le dossier nous donne dans un premier temps un historique sur les bibliothèques chinoises et leur évolution. Pendant longtemps, l’accès à la culture est traditionnellement réservé aux familles nobles, aux intellectuels et aux dynasties impériales. Au XIX e siècle, l’incendie de la bibliothèque de l’Académie Hanlin (effectué par les Boxeurs en révolte contre les puissances occidentales), qui est la plus vieille et la plus riche bibliothèque du monde va bouleverser l’accès à la culture. En effet, cette bibliothèque contient la quintessence du savoir chinois.
Ce n’est qu’au début du XX e siècle que les premières bibliothèques modernes apparaissent avec la création dans un premier temps de la bibliothèque nationale de Chine de Beijing fondée en 1909, puis la création de 18 autres bibliothèques en 1914. Le réseau va se développer dans les grands centres urbains à partir de 1950 et en 1957 un réseau de neuf bibliothèques régionales va être créé ainsi que deux bibliothèques nationales, une à Shanghai et une à Beijing. Ces bibliothèques sont cependant être peu développées et pendant la Révolution culturelle (1966-1976), les bibliothèques vont fermer leurs portes en laissant pour seule autorisation les textes idéologiques et le « Petit livre rouge ». Les collections ne vont cependant pas être détruites grâce à la décision de Zhou Enlai, le premier ministre.
C’est en 1980 que les bibliothécaires vont retrouver leur place.
La bibliothèque nationale de Chine à Beijing est la plus importante bibliothèque d’Asie en proposant plus de 22 millions de volumes. Elle est, en importance, la troisième bibliothèque du monde et peut accueillir environ 2000 lecteurs sur place. Parmi ses nombreuses collections, elle conserve 3500 plaquettes de caractères hiéroglyphiques gravés sur carapaces de tortues et os d’animaux datant de 1700 av. J.C. ainsi que 1,6 million de volumes anciens reliés par fils et 12 millions de volumes de livres et de périodiques traduits en 115 langues. Son édifice qui est composé de 19 étages et de 3 étages en sous-sol et comprend à la fois : la bibliothèque, le siège du Centre national d’identification des périodiques (ISSN) et le Centre informatique d’Internet. Il y a environ 3 ans, la bibliothèque nationale a fondé avec 90 autres bibliothèques une union de bibliothèques numérisées afin de promouvoir le développement de l’information publique numérisée. En 2004, 150 000 ouvrages sont accessibles en ligne. Cette collection se développera avec la participation de l’université chinoise de Hong Kong, la bibliothèque publique de Shanghai et l’Institut international sur le bouddhisme zen qui numérisent leurs collections anciennes. Aussi, L’académie des sciences chinoise travaille en collaboration avec des partenaires américains afin de proposer des contenus numériques à la fois en chinois et en anglais. Avec une telle collection sur Internet, l’union des bibliothèques peut satisfaire les besoins des usagers mais avec certaines limites. En effet, avec le problème du poids des traditions et de la censure sur Internet, les autorités chinoises sont très vigilantes envers les bibliothèques universitaires et exercent une répression contre les internautes qui remettent en cause le régime politique actuel. Les peines sont très fortes (jusqu’à 4 ans d’emprisonnement) à l’égard des étudiants ou autres personnes qui publient des textes favorables à des réformes libérales ou démocratiques en Chine.

Il a été très intéressant d’étudier ce dossier pour visualiser l’histoire des bibliothèques chinoises et ce qu’elles proposent aujourd’hui. Cette étude a aussi été très instructive et m’a permis d’en savoir plus sur la culture d’un autre pays et comment se développent les institutions par rapport à la France. Il est vrai qu’aujourd’hui le problème principal de la Chine est la censure et le contrôle permanent des autorités sur la diffusion d’informations. Ce problème se situe surtout sur Internet où tout est contrôlé et peu d’informations nous parviennent que ce soit dans les bibliothèques chinoises numériques ou sur d’autres sites.